Dans le numéro 1012 de « Royaliste, le Comité directeur de la Nouvelle Action royaliste appelle à voter pour François Hollande le 6 mai pour les motifs qu’il exprime en ces termes :

Le Comité directeur de la Nouvelle Action royaliste se réjouit de la très forte participation des Français au premier tour de l’élection présidentielle. Il se félicite du rejet massif de Nicolas Sarkozy, auquel la NAR a participé en appelant à voter pour Nicolas Dupont-Aignan qui a obtenu, dans des conditions difficiles, un premier résultat très honorable. Il constate avec regret le succès remporté par Marine Le Pen qui exploite la trahison du gaullisme par la droite classique, l’abandon des classes populaires par la caste des gestionnaires socialistes et les ravages de l’ultralibéralisme.

Pour le second tour de l’élection présidentielle, le Comité directeur de la Nouvelle Action royaliste appelle à transformer le revers de Nicolas Sarkozy en une défaite définitive. Tout au long de ce quinquennat, la Nouvelle Action royaliste a dénoncé l’instauration d’une autocratie brouillonne dénaturant la fonction présidentielle, le durcissement de la guerre sociale menée par l’oligarchie, la destruction méthodique de l’administration centrale, le mépris de l’autorité judiciaire, la xénophobie d’Etat, la corruption du milieu dirigeant et, sur le plan international, le retour dans l’OTAN, l’enlisement sanglant en Afghanistan et l’alignement sur l’Allemagne qui est inscrit dans la lettre des nouveaux traités conçus à Berlin.

Livrée à la concurrence effrénée et déloyale que permet le libre échange, prise dans le carcan monétaire, exposée à la violence de la déflation, la France a été engagée par Nicolas Sarkozy dans un processus à tel point désastreux qu’il est impossible de prendre pour le second tour une position de neutralité. Les critiques que la Nouvelle Action royaliste a adressées au Parti socialiste ont toujours été sévères : elle n’a jamais accepté le tournant de la rigueur de 1983, le ralliement à l’ultralibéralisme, la dérive oligarchique, les illusions européistes et la croyance en l’euro. Mais il s’agit de choisir le 6 mai un président de la République, non un Premier ministre, sans oublier que l’orientation du nouveau gouvernement sera fonction des résultats obtenus par les différents partis lors des élections législatives.

Quant au choix du président, tel qu’il est défini par l’article 5 de la Constitution, nous avons la certitude que François Hollande saura redonner à la fonction présidentielle la dignité qu’elle a perdue et qu’il retrouvera, dans les négociations internationales, le langage et le comportement d’un chef d’Etat. Et nous sommes persuadés que le nouveau président, chef des Armées, veillera au retrait rapide et ordonné des troupes françaises positionnées en Afghanistan. Telles sont les raisons décisives qui nous conduisent à appeler les militants et les sympathisants de la Nouvelle Action royaliste à apporter leurs voix à François Hollande.

Cet appel doit être entendu comme un message d’espérance quant aux révolutions que la France peut accomplir à la faveur de l’élection présidentielle et des élections législatives. La crise de l’euro s’aggrave. Elle a pris un tour tragique en Grèce et la logique déflationniste conduira tous les pays qui l’acceptent à la violence sociale et à l’extrémisme politique. Des solutions nouvelles devront être trouvées, avec le soutien du peuple français. Ouverte par François Hollande, la perspective de la renégociation du pacte budgétaire européen et du Mécanisme Européen de Stabilité donne à la France la possibilité de mettre radicalement en question la politique dictée par l’Allemagne, la recherche inepte de l’équilibre budgétaire et les décisions de la Banque centrale européennes.

Nous espérons que le nouveau président de la République ne cherchera pas à obtenir une simple déclaration sur la croissance mais engagera la négociation avec nos partenaires européens après avoir soumis à référendum le traité signé mais pas encore ratifié. Nous espérons que le peuple français confirmera le refus qu’il avait exprimé en 2005 et qui a été ignoré au mépris de la démocratie. Nous attendons de ce choc salutaire une redéfinition de la politique française, selon les objectifs généraux de l’indépendance nationale, de la justice sociale et du développement économique qui nous permettront de retrouver le sens de notre histoire.

LE COMITE DIRECTEUR DE LA NOUVELLE ACTION ROYALISTE

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5 Commentaires

  1. Lys Ardent

    Rassurez-moi, c’est un « fake » ? Vous avez écrit cela le 1 avril ?
    Si ce n’est pas le cas, c’est indigne d’un mouvement qui se dit royaliste pour deux raison:
    – Un parti royaliste n’a pas à donner de consigne de vote pour des élections républicaine (sauf pour un vote blanc). Il peut à la limite donner des critères de choix mais pas plus.
    – S’il tenait absolument a en donné, c’est une honte de désigner François Hollande ! Je ne supporte pas Sarkozy mais le bien de la France est au-dessus de mes petites émotions et même si je condamne le bilan de ces 5 dernières années, 5 ans de Hollande serait bien pire et dangereux pour la France.

    Avec une telle prise de position, vous vous suicidez…

  2. Aristide Leucate

    « il s’agit de choisir le 6 mai un président de la République, non un Premier ministre ». Vous prenez la proie pour l’ombre et les vessies pour des lanternes. Non, M. Renouvin, il ne s’agira, le 6 mai prochain, ni de choisir un Premier ministre et encore moins un Président de la République, mais bien plutôt un gouverneur d’une province que l’on appelle encore la France, tant cet ancien Etat (qui, par surcroît, régresse de nation en no man’s land) est sous la dépendance de la Commission de Bruxelles, de l’OTAN, de l’OMC et du FMI. Permettez-moi de vous dire que vous n’avez rien, strictement rien compris aux enjeux actuels. Si le président sortant a contribué à rabaisser un peu plus et la France et, bien entendu, la fonction présidentielle, M. Hollande, non seulement ne fera pas mieux, mais il est craindre qu’il fera pire. Comme beaucoup, hélas, vous êtes contaminé par le magistère moral de la gauche qui, depuis trente ans, s’évertue à rendre la droite encore plus bête (et elle a réussi sur ce point), tout en refusant de regarder la réalité en face. Si le FN poursuit son enracinement dans le paysage politique français, c’est bien, nolens volens, parce que les thèses défendues par ce parti sont en phase avec la réalité du pays et du contexte externe. La pente est ardue pour parvenir au pouvoir, à cause, précisément, de tant d’années de décérébration du peuple par la pensée unique qui pratique, uniment, le déni du réel et la reductio ad hitlerum. Il ne s’agit pas, ici, de défendre tel ou tel parti, mais bien une souveraineté française en perdition. Le seul vote, en conformité avec cet impératif primordial est le VOTE BLANC. Donner son suffrage à l’un comme à l’autre, revient, implicitement et nécessairement à cautionner un peu plus le syndic de faillite qu’ils ont mis en place, avec leurs alliés, depuis plus d’un quart de siècle. AL

  3. fanny Dubois

    Deux remarques majeures : 1) pas un mot sur l’immigration
    2) pas un mot sur l’identité nationale
    Ladite identité remonte à bien avant la République ; êtes-vous vraiment royalistes?
    Par ailleurs, êtes-vous favorables au mariage homosexuel conduisant à l’adoption d’enfants ?
    Etes-vous favorables à l’avortement et à l’euthanasie, « protégés » par le programme socialiste? Que dites-vous de la fumeuse théorie du genre?
    Bref, êtes-vous encore Chrétiens?

    Pour être positive, je dirai que votre description de l’action de Monsieur Sarkozy est très bonne, si j’omets votre germanophobie qui n’est plus de mise à l’heure où la France est envahie et mise en coupe réglée par l’Islam ; vous vous trompez d’ennemi!

  4. Jean-Marc Fresnea

    Merci pour votre courage Monsieur Renouvin.
    Je ne suis pas toujours d’accord avec votre ligne éditoriale, en particulier cette obsession du retour à une monnaie nationale, mais c’est encourageant de constater qu’il existe encore des royalistes qui ont compris que la France du XXIe siècle n’est plus celle du XVIIIe et que les républicains n’y sont pas pour grand choses. Ces nostalgiques de l’absolutisme se sont sûrement bien accommodés de ce prince président. Or le moins que l’on puisse attendre d’un président de la république c’est qu’il respecte les institutions de celle-ci. C’est également ce que le prince Louis de Bourbon demande à ses partisans et sympathisants, donc à moi.
    Merci aussi pour les précisions qui motivent votre choix dans votre Chronique 52. Je ne me fais aucune illusion sur les légitimistes qui militent pour le FN, pas tous heureusement. Je suis réellement comblé qu’ils soient taclés de la sorte par un orléaniste. Votre choix est clair et motivé. Je l’approuve. Je suis désolé de ne pas avoir la santé pour vous soutenir d’avantage et de n’être qu’un modeste cyber-royaliste de gauche. Vous avez toute ma sympathie pour ce positionnement que je ne considère pas comme un consigne de vote mais comme l’expression libre d’un éditorialiste courageux et engagé. Cette libre expression nous ne l’aurions pas sous l’ancien régime.

  5. OLIVIER COMTE

    (je suis trop humble pour posséder un site)
    Quand une frénésie de médiocrité obscurcit notre ciel national, je suis heureux de lire des propos intelligents.
    Cependant, comme vieux républicain, je n’ accepte pas l’ idée scélérate de l’ élection d’ un président de la république au suffrage universel.
    Ce procédé sert à créer des chefs de partis et rabaisse la France au niveau de pays peu démocratiques; mais l’ idée de démocratie a-t-elle encore un sens?
    Les royalistes devraient rappeler l’ imposture d ‘une telle élection
    qui pare un individu, choisi par 29{9ef37f79404ed75b38bb3fa19d867f5810a6e7939b0d429d6d385a097373e163} des français, d’ un vernis de chef, couvert de plumes sans couleurs constitutionnelles.