Pollution : Les Verts broient du noir

Fév 21, 2000 | Partis politiques, intelligentsia, médias

 

Sale temps pour les Verts. Lionel Jospin se paient leur tête. Dany-le-Rouge leur fait la leçon. L’amateurisme et les complaisances de leur ministre les mets dans l’embarras. Ils sont divisés entre eux. Ils racontent n’importe quoi.

Ce n’est plus nous seulement qui le disons ! On nous a souvent reproché notre sévérité à l’égard des Verts (que nous n’avons jamais confondus avec les écologistes) mais Daniel Cohn-Bendit est beaucoup plus cruel que nous ne l’avons jamais été.

Dans un entretien au Monde (12/2), le député vert au Parlement européen explique que la « greffe » n’a pas pris entre lui-même et le parti des Verts. Et de dénoncer les « conflits de tendance » entre Noël Mamère (« écologie populaire »), Guy Hascoët (« écologie sociale ») et les voynetistes ! Et de rappeler la « défaillance collective » des Verts face à la marée noire ! Et de nous dire que le « climat est malsain » à l’intérieur du parti ! Et, surtout, de nous expliquer que le projet des Verts est dans l’impasse : « nous n’avons pas su démontrer, ensemble, que l’écologie est une remise en question de la logique économique ».

Ca pour sûr ! La preuve de cet échec a d’ailleurs été administrée par Dominique Voynet en personne, qui a déclaré (1) dans au cours d’un seul et même entretien :

Qu’elle « n’avait pas d’opposition idéologique aux mécanismes du marché », ce qui enterre l’hypothèse d’un projet alternatif qui définirait l’identité politique des Verts.

Que « les défenseurs des permis de polluer sont surtout ceux qui ne veulent rien faire » alors que cette décision, dont elle reconnaissait le caractère « cynique et brutal » était le fait du Premier ministre et du gouvernement dont elle fait partie. Or l’achat de permis de polluer, qu’elle condamne, est logique dans une économie de marché qu’elle accepte.

Ces contradictions massives n’ont pas échappé aux militants verts, qui se souviennent de la « gestion » calamiteuse de l’arrivée sur la côte atlantique des cochonneries échappées de l’Erika. Mais les anti-Voynet disent eux-mêmes n’importe quoi lorsqu’ils publient que « l’acquisition d’une culture gouvernementale ne peut signifier l’abandon d’un patrimoine d’indignation, d’irrespect et de désobéissance ».

Comment un ministre, qui participe de l’autorité politique et qui détient une part du pouvoir politique, pourrait donner l’exemple de l’irrespect et de la désobéissance ? La réponse est simple : en démissionnant et en expliquant aux citoyens les raisons qu’elle a de s’indigner de la brutalité des socialistes, de ne plus respecter un Premier ministre cynique et menteur, et d’inciter à la révolte contre la politique ultralibérale du gouvernement.

Nous attendons avec impatience la démission de Dominique Voynet, qui la rendrait assurément populaire.

***

(1) Le Monde, 21 janvier.

 

Article publié dans le numéro 744 de « Royaliste » – 21 février 2000

 

Partagez

0 commentaires