Non à Dominique Strauss-Kahn !

Mar 19, 2001 | Partis politiques, intelligentsia, médias

 

Les socialistes néo-libéraux en rêvaient. Le Bureau national du parti socialiste l’a décidé : Dominique Strauss-Kahn est investi comme candidat et se présentera comme il le souhaitait à l’élection législative partielle des 25 mars et 1er avril dans la 8ème circonscription du Val d’Oise. Bien entendu sa suppléante, qui siégeait à l’Assemblée, avait préalablement accepté de démissionner. A chacun sa Roxane Decorte. Et vive la parité quand on peut écarter d’une pichenette la femme qui n’a plus d’utilité.

Nous demandons à nos militants et amis du Val d’Oise de rappeler aux électeurs distraits que ce sémillant ministre, contraint à la démission en novembre 1999, a été mis en examen le 24 novembre 1999 pour « faux et usage de faux », et le 26 janvier 2000 pour « recel d’abus de biens sociaux ». Il fait aussi l’objet d’une instruction judiciaire ouverte le 26 septembre 2000 dans l’affaire de la cassette Méry.

Comme tout autre citoyen, M. Strauss-Kahn bénéficie de la présomption d’innocence. Mais il nous faut rappeler notre adage : une classe dirigeante doit être exemplaire ou elle n’est rien. L’ancien ministre, figure proéminente du Tout-Paris politico-médiatico-affairiste, aurait dû attendre que son exemplarité soit reconnue pour se présenter à une élection.

Sinon, comment ses électeurs, les plus jeunes notamment, pourront-ils prendre au sérieux les leçons de morale politique et sociale que ce personnage ne manquera pas de donner ? Comment charger un homme d’un travail du législateur (tel est bien la première fonction des députés) tant qu’il n’a pas été lavé de tout soupçon quant à des falsifications et autres trafics ? Mis en examen, le socialiste Jean-Marie Le Guen ne s’est pas présenté aux élections municipales dans le 13ème arrondissement de Paris. Pourquoi M. Strauss-Kahn bénéficie-t-il d’un privilège par rapport à certains de ses camarades ?

Comment croire à la rigueur du Parti socialiste, et à la moralité de Lionel Jospin, qui encouragent l’arrogance et tolèrent les pratiques douteuses d’un homme qui auraient toutes les excuses parce que le microcosme parisien admire son brio ?

Il faut aussi rappeler que DSK, promoteur de la « nouvelle économie » aujourd’hui sinistrée, est un économiste nul, un intellectuel sans pensée ni œuvre, un sous-idéologue acquis aux préceptes ultralibéraux. Dernière preuve : son hostilité à la conférence des revenus demandée par le Parti communiste et mollement envisagée par Laurent Fabius.

Il faut enfin se souvenir que Dominique Strauss-Kahn a été complice du viol de la Constitution, lorsque de la guerre contre la Yougoslavie décidée sans autorisation du Parlement, et qu’il a été partisan du quinquennat. Pas une voix pour ce provocateur. Pas une voix pour ce belliciste. Pas une voix pour ce naufrageur.

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Article publié dans le numéro 768 de « Royaliste – 19 mars 2001

 

 

 

 

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